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2 May 2024
La Coupe du Monde : une histoire de petits et de grands Partie 2

La Coupe du Monde : une histoire de petits et de grands Partie 2

Juil 6, 2018

À l’aube des huitièmes de finale, nous faisons le constat que des grands sont repartis chez eux : Espagne, Argentine, Portugal (Championne de l’Euro 2016), Allemagne (tenante du titre)

Est-que la Coupe du Monde 2018 en Russie fait exception par rapport aux autres éditions ? Est-ce que nous assistons à une révolution des petits contre les grands ?

En 2014, il y a quatre ans au Brésil, l’Espagne (tenante du titre), l’Italie, l’Angleterre et le Portugal n’avaient pas passé le premier tour.

Es-ce que le Mondial 2018 peut-être considéré comme surprenant ? Ça dépend des équipes dites surprises, inattendues en quarts de finale. Cette année, il y en a deux : la Suède et la Russie, sachant que la Croatie, l’Uruguay ou l’Angleterre, sans être de grands prétendants , ne peuvent pas être considérés comme des équipes surprises.

En 1998, en France, nous avons eu deux équipes surprises avec la Croatie et le Danemark, 2014 également deux avec le Costa-Rica et la Colombie, une seule en 2006 (Ukraine), trois en 2010 (Ghana, Paraguay, Uruguay) et surtout quatre en 2002 ( Corée du Sud, Etats-Unis, Sénégal, Turquie).

Ce qui est certain, c’est que cette Coupe du Monde nous démontre que la présence d’un génie dans une équipe ne suffit plus (Messi, Ronaldo). Le génie doit être bien entouré au sein d’une équipe qui a une âme, un esprit, une force collective (Brésil).

Sur le plan du jeu, est-ce la fin du jeu de possession à l’espagnole ? Avec l’élimination des pays comme l’Espagne et l’Allemagne, est-ce la fin des équipes qui ont une identité de jeu très prononcée ? Est-ce que le football est train de muer sous nos yeux, en passant d’un jeu avec des attaques placées à un jeu plus direct avec des contre-attaques et des attaques rapides ? C’est l’exemple même de la France qui regorge de talents, comptant sur une équipe équilibrée, avançant dans le Mondial malgré le légendaire pessimisme de ses médias.

L’ère espagnole, voire du Barça pour ne pas dire l’influence de Guardiola, un génie du coaching, a fait énormément de bien à la planète football, et servi d’exemple au monde amateur. On peut être petit et jouer au football (Xavi, Iniesta, Messi). L’ère espagnole nous a régalé avec du jeu construit et intelligent, mais aussi ennuyé par moments.

Et si la vérité était à mi-chemin ? Et si tout simplement, le football n’est-il pas en train d’atteindre un équilibre entre le jeu défensif et le jeu offensif, faisant la part belle aux transitions (France) ?

Le football ressemble à la société d’aujourd’hui et ses caractéristiques. Tout va vite. Et les vérités du moment feront places à d’autres vérités demain, ainsi va le monde, ainsi va la vie ! Pleine de surprises et de rebondissements.

Samir Ghrib

 

photo: ©Getty Images – FIFA