L’après Aurier: La leçon

Le cas de Serge Aurier, défenseur du Paris Saint-Germain, n’aura pas laissé le monde du foot français sans conséquences alors que les réactions  ont démontrées une vague de déception dans le camp du PSG. Zlatan, Motta, Blanc, Sirigu, Al-Khelaïfi, tous sans mots et en colère après le joueur. Les maintes réactions reviennent : pourquoi Serge, pourquoi! s’exclame Maxwell. Laurent Blanc, lui, ne comprend toujours pas pourquoi le jeune de 23 ans s’exclame ainsi envers lui alors qu’il est le responsable de son transfert au PSG, un transfert que le joueur voulait plus que tout il y a deux ans. Maintenant champion, l’histoire semble maintenant lointaine, pourtant, la blessure est encore fraiche.

Pour revenir sur les faits

Le 13 février dernier, Serge Aurier et un ami, s’expriment en direct sur Periscope, sur divers propos du foot : Messi ou Ronaldo? Des simples questions banales qu’Aurier répond au premier réflexe en direct sur le net. L’international camerounais ne se gêne pas pour exprimer librement son opinion sur ses propres coéquipiers. Blanc, Sirigu, Zlatan, Di Maria tous y passent. Certains sont complimentés, d’autres sont flingués en direct. La vidéo est mise en ligne quelques heures plus tard, elle devient virale et le cauchemar de Serge Aurier débute.

Depuis les événements

Il est 4h du matin le 14 février, certains joueurs reçoivent des SMS et des mails concernant la vidéo de Serge. Choc énorme au Paris Saint-Germain. Le président Nasser Al-Khelaïfi est informé des actions de Serge Aurier vers 8h du matin. Il l’informe qu’il n’aura pas besoin de se présenter au Camp des Loges. Tout l’Europe prend  connaissance de l’histoire et de la vidéo. Tout cela, à 24h du match choc contre Chelsea en Ligue des Champions au Parc des Princes.

Serge n’est pas titularisé pour le match et n’est plus la bienvenue à l’entrainement ainsi que dans le quotidien du club. Selon Jérôme Rothen, ancien Parisien, tous les joueurs sont en furie et veulent tous lui couper la tête. Nasser Al-Khelaïfi annonce dans un communiqué que Serge Aurier est finalement mis à pied à titre conservatoire. Depuis cette histoire, Serge Aurier n’a fait aucune apparition sous le maillot de la capitale.

À la défense d’Aurier

Plusieurs joueurs tels que Didier Drogba, Matuidi ou encore Gervinho se sont rangés du côté de l’ivoirien. Des messages de soutien ont été écrit via Instagram, Twitter ou encore directement en entrevue. Si plusieurs annonces en grand son manquent de sérieux, les autres mentionnent que l’erreur est humaine et qu’on doit savoir pardonner.

La leçon

Les cellules de recrutement sont des formations complètes ou presque. Les jeunes rejoignent à un âge de plus en plus jeune les différentes centrales européennes dans l’intention d’impressionner, de peaufiner leur jeu et ce, dans l’espoir de se tailler un poste avec l’équipe première. Il n’y a pas meilleure formation que de rejoindre un club européen, Barcelone, Ajax, Lyon, Schalke, toutes des équipes qui sont, depuis des années, créatrices de talents hors-normes.

On y apprend quoi? La base du foot, le tempo de jeu, la mentalité à avoir sur le terrain, la performance, le conditionnement, la philosophie du club. On pousse les jeunes, autant que les pros, à se surpasser sur le terrain. Pour certains entraineurs, ceux qui ce démarquent sur le terrain, auront une meilleure chance d’être du XI.

Bien que les centres couvrent absolument tous les aspects du foot, l’aspect hors-terrain reste encore plus difficile à gérer pour la direction. Si le cas Aurier démontre très bien que le succès peut très rapidement monter à la tête des joueurs, cela démontre tout autant le manque de maturité.

Aurier n’est pas le seul à faire des folies, Balotelli, Ronaldihno, Bendtner, Suarez en font partie et dieu sait qu’il y a eu des footballeurs avec des histoires bien pires encore que ces derniers. La plupart de ces footballeurs sont souvent issus d’un environnement défavorisé, des pays ou des quartiers où règnent la misère et la pauvreté, alors que le foot semble être la seule porte de sortie. Baser l’histoire entière d’un footballeur sur une histoire de maladresse est une faute grave et en revanche, la répétition constante doit être punie.

L’ère des réseaux sociaux aide grandement les sportifs à se mettre les pieds dans les plats. Un mauvais partage, un mauvais ‘’like’’, un mauvais tweet et tout chamboule. Et si le tout était seulement question d’encadrement? Apprendre le foot, certes, mais aussi ce qui vient avec. Autant pour les jeunes que les pros, apprendre l’influence des mots et les répercussions sur ceux qui les lisent. On croit que tout cela, c’est déjà acquis mais être footballeur professionnel, c’est aussi avoir des responsabilités hors-normes sur les épaules, tu gères ou tu ne gères pas.

Si chaque club prenait soigneusement le temps d’insérer un bloc dans les formations concernant la gérance des réseaux sociaux et de la vie hors-terrain, ils seraient tous plus concernés et surtout plus aptes à en comprendre les conséquences. Être footballeur, c’est un énorme privilège, si le talent te le permet, encore une fois, tu gères ou tu ne gères pas.

Photo: http://www.africatopsports.com/wp-content/uploads/2016/02/aurier1.jpg