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5 May 2024
Paris, attention à la surchauffe

Paris, attention à la surchauffe

Déc 3, 2014
©AFP
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Le Paris SG, encore diminué par les blessures et les méformes au coeur d’une série périlleuse de neuf matches en un mois, ne peut se permettre un relâchement à l’heure d’aller à Lille, même sans Ibrahimovic forfait, mercredi pour la 16e journée de Ligue 1.

Ibrahimovic ne fait donc pas partie du groupe qui défie le Losc. Nullement blessé, il est simplement exempté de ce match compte tenu du gros programme qui attend Paris en décembre, avec notamment le choc de C1 à Barcelone. De fait, Zlatan vient de disputer quatre matches pleins (dont un avec la Suède) depuis son retour à la compétition durant 25 minutes contre Marseille le 9 novembre, qui a mis fin à une absence de sept semaines en raison d’une talalgie.

Pour Paris, jouer tous les trois jours est devenu une habitude. Mais rarement ce rythme aura duré le temps d’un mois. Le 21 novembre, le PSG a entamé, par une victoire à Metz (3-2), le premier de ses neuf matches au programme d’ici la trêve. Un succès auquel ont succédé deux autres contre l’Ajax Amsterdam (en C1, 3-1) et Nice (1-0).

Après Lille, les Parisiens joueront contre Nantes samedi, à Barcelone le 10 décembre, à Guingamp le 14, à Ajaccio le 17 pour leur entrée en Coupe de la Ligue, et enfin contre Montpellier le 20.

Pour l’heure, les champions de France en titre, sans briller dans le jeu autant que la saison passée -une préoccupation pour Laurent Blanc: « on aimerait être meilleur, on y travaille »-, restent performants sur le plan comptable, puisqu’ils ont réduit de sept à un point leur retard sur l’OM en novembre.

L’impression de montée en puissance, réelle, est pourtant mitigée. Car Paris n’arrive toujours pas à délivrer une copie propre pendant 90 minutes, hormis lors du choc face au Barça (3-2) il y a deux mois, qui avait généré une envie de se surpasser alors que Thiago Silva et Ibrahimovic étaient blessés.

Composer avec les blessures
Les blessures, voilà une des raisons qu’avance Laurent Blanc pour expliquer la difficulté de son collectif à se mettre définitivement en route. « Je ne sais pas si depuis le début de saison, on a eu un effectif au complet », fait-il remarquer.

Or, ce problème persiste car l’entraîneur parisien doit encore composer en décembre avec les états de forme divergents de ses joueurs. « On a un effectif assez large, mais avec pas mal de blessures ou retours de blessure. Certains sont moins en forme, ça rejaillit sur le collectif », a-t-il argué mardi, avant d’annoncer les forfait de Cabaye (mollet) et Chantôme (cuisse) à Lille.

« Il va y avoir une gestion d’effectif, a-t-il poursuivi. Pas mal de joueurs sont aptes mais ne sont pas à 100% de leurs moyens physiques pour ce match. Soit on les fera débuter, soit on les fera finir. Ces joueurs ont besoin de compétition mais, en même temps, ils fatiguent. »

Au rayon bonne nouvelle, Blanc récupère Verratti, qui ne souffre plus du pubis. Même si l’Italien « ne pourra pas jouer 90 minutes », son retour aux côtés de Motta et Matuidi tombe à point nommé compte tenu du combat qui attend Paris dans le Nord, face à des Lillois en grande difficulté depuis deux mois (dix matches sans victoire) et à deux points de la zone rouge.

Aligné seulement cinq fois cette saison en 22 matches, le trio a trop souvent manqué à une équipe qui a souffert par manque de force dissuasive et d’endurance au milieu de terrain. Avec pour conséquence de s’être fait remonter au score quatre fois sur six nuls concédés.

Néanmoins, le PSG, porté par ses neuf succès de rang, a la confiance pour lui. Même sans Zlatan ?

 

Lille – Enyeama ne connaît pas la crise

Alors que Lille traverse une période très difficile avec dix matches consécutifs sans succès, son gardien Vincent Enyeama est toujours aussi performant et contribue à limiter les dégâts pour le club nordiste.

Le Nigérian de 32 ans, qui dispute sa deuxième saison comme titulaire au Losc, est le seul joueur lillois à évoluer au même niveau que l’année dernière quand les hommes de René Girard avaient surpris tout le monde en terminant troisièmes.

Auréolé d’une belle Coupe du monde, où les « Super Eagles » du Nigeria ont été stoppés en 8e de finale par la France, le portier a démarré la saison sur les mêmes bases que la précédente.

Lors des huit premières journées, Enyeama n’a en effet encaissé que deux buts et aidé les Dogues à se maintenir sur le podium du championnat (3e). « On est content qu’il garde son niveau, c’est un élément important pour nous. Il a été déterminant la saison dernière et aussi depuis le début de saison », estime son capitaine Rio Mavuba.

Un avis partagé par son entraîneur, qui pourra finalement compter sur son gardien en janvier après l’élimination surprise du Nigeria dans les qualifications pour la Coupe d’Afrique des nations (CAN) qui se déroulera début 2015 en Guinée Equatoriale. « Il est à son niveau, il fait de très bons matches. Il est égal à lui-même, avec peut-être un peu moins de réussite (que l’an dernier), comme le reste de l’équipe. Même si je suis déçu pour lui car la CAN c’est quelque chose d’important, je suis très heureux de l’avoir en janvier surtout qu’on nous a rajouté un match (Lille-Evian, reporté au 7 janvier en raison de la finale de la Coupe Davis qui a eu lieu au Stade Pierre-Mauroy, ndlr) », explique Girard.

Ballon d’Or africain ?
Depuis deux mois, le Losc, englué dans une série de dix matches sans succès toutes compétitions confondues (4 nuls et 6 défaites), est à la dérive et a reculé au 14e rang en L1, à seulement deux points de la zone de relégation. Pourtant, si la défense est très friable et l’attaque quasi-muette, Enyeama continue de réaliser de bonnes performances et permet au Losc de ne pas sombrer, comme à Reims début novembre où il avait réalisé près d’une dizaine de parades décisives malgré la défaite (2-0).

Loué pour sa bonne humeur, le portier continue d’afficher son éternel sourire malgré la période difficile que traverse son club. « Il est fidèle à lui-même, toujours aussi souriant et malgré les défaites il essaie toujours d’être positif. C’est important dans ces moments-là », reconnaît Mavuba.

Avec 13 buts encaissés en 14 matches, Lille possède tout de même la quatrième meilleure défense du championnat, en grande partie grâce à Enyeama. Elu meilleur joueur africain de L1 la saison passée, le Nigérian est en course cette année pour le Ballon d’Or africain aux côtés de quatre joueurs dont l’Ivoirien Yaya Touré (Manchester City), triple tenant du titre, ou le Gabonais Pierre-Emerick Aubameyang (Borussia Dortmund).

Douze mois après avoir réalisé la deuxième plus longue série d’invincibilité en L1 (1062 minutes), le Nigérian sera l’un des atouts majeurs du Losc mercredi contre le Paris SG. S’il réédite la performance réalisée il y a tout juste un an contre l’OM (1-0), match où il avait été étincelant et infranchissable, Lille aura une petite chance de retrouver enfin la victoire face au favori du championnat.