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6 May 2024
Sinclair : « Ce tournoi a servi de tremplin »

Sinclair : « Ce tournoi a servi de tremplin »

Août 5, 2014

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FIFA.com

En 2002, le Canada a organisé ce qui s’appelait encore le Championnat du Monde Féminin U-19 de la FIFA et a donné à découvrir au monde une joueuse exceptionnelle. Tel est précisément l’objectif de cette compétition, devenue depuis la Coupe du Monde Féminine U-20 de la FIFA : révéler les joueuses de demain.

Christine Sinclair avait 19 ans en 2002. Elle avait inscrit dix buts lors de l’épreuve, ce qui constitue toujours un record. Pour l’ensemble de son œuvre tout au long de l’épreuve, elle avait reçu le Ballon d’Or adidas et le Soulier d’Or adidas. Au passage, elle avait largement contribué à l’excellent parcours du Canada jusqu’en finale. À cette occasion, le pays hôte s’était incliné face aux États-Unis à l’issue de la prolongation, devant 47 784 fans subjugués.

Douze ans plus tard, Sinclair est tout simplement l’une des meilleures joueuses du monde. Elle nous donne son avis sur la Coupe du Monde Féminine U-20 de la FIFA, qui s’apprête à débuter dans son pays natal.

Christine Sinclair, quels souvenirs vous reste-t-il de l’édition 2002 du tournoi ?
C’était quelque chose d’extraordinaire, que je n’oublierai jamais. Nous avons joué tous nos matches à Edmonton et au fur et à mesure de la compétition, notre pays est véritablement tombé amoureux de nous. Toutes les joueuses qui composaient cet effectif sont devenues des amies. On adore se retrouver et parler de cette Coupe du Monde. Ce tournoi a dépassé nos attentes à tous points de vue, à commencer par le nombre de spectateurs dans les stades. C’était difficile à croire. Au Canada, ce tournoi a servi de tremplin au football non seulement en tant que sport, mais également comme divertissement. Je suis persuadée que cela se verra lors des semaines à venir.

Vos souvenirs de 2002 sont-ils entièrement positifs, ou existe-t-il chez vous le regret de ne pas avoir gagné cette finale contre les États-Unis ?
Avec le temps et la distance, je porte un regard très positif sur ce que nous avons fait. Ça reste une réussite exceptionnelle. Maintenant, en tant que joueuse professionnelle, j’aime gagner. J’ai beaucoup repensé à la finale de ce point de vue et en particulier à une occasion que j’ai eue. Si je l’avais mise au fond, nous aurions pu être championnes du monde à domicile.

Vous avez quand même réussi un tournoi époustouflant : dix buts marqués, le Ballon d’Or et le Soulier d’Or. Cela vous a-t-il donné confiance pour votre carrière à venir chez les seniors ?
Absolument. Avant le tournoi, j’avais déjà joué quelques fois avec l’équipe nationale senior, mais c’était ma première grande compétition. Dans ces moments-là, vous vous demandez toujours comment cela va se passer. Étant donné que cela s’est passé mieux que tout ce que je pouvais espérer, j’en ai retiré énormément de confiance. Je me suis prouvé que j’avais les moyens d’aller très loin. C’est pourquoi ce genre de tournois reste très important pour les jeunes joueuses qui y participent.

Vous et plusieurs de vos coéquipières de cette équipe de 2002 évoluez toujours en équipe nationale du Canada. Ce tournoi a-t-il contribué à votre réussite ?
Oui, et ça montre que si vous faites les choses correctement, il n’y a pas raison de ne pas y arriver, même s’il faut également un peu de réussite. Even Pellerud, l’entraîneur du Canada à l’époque, avait décidé d’intégrer un certain nombre de jeunes joueuses dans la sélection canadienne senior. Ça tombait très bien pour moi. Mais quand vous regardez les meilleures équipes féminines du monde, comme l’Allemagne et les États-Unis, vous vous rendez compte qu’une bonne partie de leur effectif a participé à la Coupe du Monde Féminine U-20. Il est difficile de faire carrière au plus haut niveau sans passer par les diverses sélections de jeunes.

Voyez-vous des points communs entre le Canada de 2002 et la sélection canadienne U-20 actuelle, dont six joueuses ont déjà évolué avec la sélection senior ?
Quand je vois le niveau de ces joueuses, ça me donne la certitude que l’avenir du football féminin canadien est rayonnant. Kadeisha Buchanan, Jessie Fleming et les autres sont à la fois très jeunes et extrêmement talentueuses. Leur potentiel est sans limite. En plus, John Herdman fait un excellent travail comme entraîneur avec les seniors. Je suis persuadé que l’on retrouvera plusieurs de ces U-20 l’année prochaine avec nous. Je voulais vraiment aller les supporter pendant le tournoi, mais étant donné que mon club dispute les play-offs de la NWSL, je ne crois pas que cela va être possible. Je regarderai tout cela à la télévision et sur Internet, comme supportrice inconditionnelle du Canada.

Êtes-vous extrêmement impatiente par rapport à la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, qui aura lieu dans un an au Canada ?
C’est terriblement excitant. Ça me donne l’impression de boucler la boucle après 2002. Je me dis aussi que peu de joueuses ont eu l’occasion de participer à deux Coupes du Monde dans leur propre pays. Ça va être un tournoi fantastique et en plus, notre équipe me donne un bon sentiment. J’espère que nous atteindrons notre meilleur niveau au bon moment.

Sur le plan personnel, êtes-vous satisfaite de votre forme dans la perspective de ce tournoi ?
Oui, complètement. Je me sens en parfaite condition et j’adore jouer au football de façon professionnelle. Jouer et s’entraîner avec les meilleures joueuses du monde vous permet de donner le meilleur de vous-même. J’espère que lors de la prochaine Coupe du Monde, je saurai faire bénéficier mon équipe de toute cette expérience emmagasinée, pour que nous réussissions un tournoi formidable.