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13 May 2024
Les joueurs de soccer sont aussi à risque

Les joueurs de soccer sont aussi à risque

Nov 8, 2013

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MONCTON – La boxe, le football et le hockey sont reconnus comme des sports potentiellement dangereux pour la tête. Les joueurs de soccer ne sont pas à l’abri non plus, pas seulement les hommes, mais les femmes aussi.

«On observe de plus en plus de commotions chez les filles qui pratiquent le soccer, souligne le docteur Alier Marrero, neurologue attaché au Centre hospitalier universitaire francophone de Moncton. «Cependant, les caractéristiques sont différentes.» Quelle est la source du problème pour les adeptes de ce sport? «On a calculé qu’un joueur peut frapper le ballon de sa tête 5000 fois au cours d’une année, indique le docteur Marrero. «Des études disent que ces coups répétés de la tête pourraient mener à des séquelles à long terme. Les conséquences sont différentes, mais pas anodines.»

 

Cas de SLA

Les recherches ne font pas uniquement état de coups reçus à la tête. «Des cas de sclérose latérale amyotrophique ont été répertoriés chez des joueurs de soccer et des militaires, mentionne le docteur Marrero. «Le surentraînement est mis en cause.» Cette hypothèse a été mentionnée à Michael Soles, ancien joueur des Alouettes qui a parlé de son combat contre la SLA plus tôt cette année dans le Journal. Deux autres anciens porte-couleurs de l’équipe montréalaise, Tony Proudfoot en 2010 et Larry Uteck en 2002, ont été emportés par cette maladie.

 

Établir les preuves

Depuis quelques années, la NFL fait des efforts pour mieux protéger ses joueurs contre les coups à la tête. Mais les commotions demeurent nombreuses tout comme dans la LNH qui, pour se défendre, s’en remet à l’énoncé selon lequel la science n’a pas encore établi avec certitude un lien direct entre les commotions cérébrales et les maladies dégénératives du cerveau développées par d’anciens joueurs.

Qu’en pense le docteur Marrero?

«Je ne me prononce pas sur les intérêts économiques et politiques que poursuivent les ligues sportives professionnelles, répond-il.

«Je suis un scientifique. Ça ne fait pas partie de mon travail.

«Mon rôle consiste à prouver qu’il y a un lien entre les commotions et les maladies du cerveau.»

Ça semble évident dans la boxe.

«La logique est là, convient le docteur Marrero, mais il faut quand même en faire la preuve. Cela dit, il est très connu que plusieurs boxeurs développent la maladie de Parkinson.»

Muhammad Ali est le plus bel exemple.

 

Éducation auprès des jeunes

Il n’y a pas de solutions pour prévenir les coups à la tête à la boxe professionnelle. Au hockey et au football, la solution voudrait que ça passe par les joueurs. Manifestement, certains ne comprennent pas.

«Ça commence à l’école, dit le docteur Marrero. «Il faut faire de la sensibilisation auprès des jeunes. Dans les écoles de Finlande, une personne certifiée est sur place pour faire la détection précoce des commotions cérébrales.» Le docteur Marrero prévoit d’ailleurs se rendre dans ce pays l’an prochain pour voir ce qu’il s’y fait en matière de prévention.

 

source: Marc Defoy | Journal de Québec