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7 May 2024
Nick Theodorakis a veillé aux intérêts du soccer

Nick Theodorakis a veillé aux intérêts du soccer

Nov 13, 2014

Nick

30 ans aux services de l’arbitrage

Pour la dernière fois de sa carrière, le 26 octobre dernier, Nick Theodorakis a arbitré le dernier match de soccer de sa carrière.

Il s’agissait du dernier match de la saison régulière opposant l’équipe masculine de l’Université Laval aux Stingers de Concordia.

Grand émotif, l’officiel d’origine grecque n’a toutefois pas versé de larme au terme de la rencontre. Il était plutôt engagé dans une prise de bec avec le pilote montréalais.

«À la fin, je n’avais pas le temps de penser à ma retraite. J’étais trop furieux.»

Sur un terrain de soccer, l’homme de 45 ans ne laissait personne indifférent. Même si, en apparence, il pouvait sembler arrogant, Theodorakis jure qu’il a toujours agi dans l’intérêt supérieur de son sport.

«J’ai dérangé des gens parce que je me suis tenu droit sur le terrain. J’ai toujours respecté le livre des règlements. Ça prend une forte personnalité pour arbitrer et beaucoup d’officiels ne se servent pas assez de la leur. Ils prennent des décisions sans aller au-delà d’elles. Le travail d’officiel, c’est plus que ça.

«J’ai dérangé des gens, mais je leur ai souvent évité des cartons jaunes et rouges. Malheureusement, ils ne l’ont pas tous compris. Certains l’ont plutôt pris comme des attaques personnelles, ce qui n’était pas du tout le cas.

«Je disais aux joueurs de m’aider à les garder sur le terrain. C’était leur responsabilité. Avec le temps, les joueurs ont beaucoup apprécié cette approche.»

Superviseur

S’il se retire en tant qu’arbitre actif, Theodorakis restera dans l’entourage du soccer. Il a d’ailleurs agi à titre de superviseur des arbitres pendant le dernier championnat canadien universitaire féminin, qui a eu lieu au Stade TELUS-UL.

«J’ai des choses à transmettre aux jeunes arbitres. Je suis aussi moins formel que beaucoup d’évaluateurs, je ne passe pas par quatre chemins. Je récompense les bons coups, mais je suis franc lorsqu’ils sont victimes de bourdes.»

Initialement, Theodorakis souhaitait se retirer un an plus tôt.

«Je voulais la prendre l’an dernier, mais j’ai été victime d’une blessure au dos. J’ai été limité à quatre ou cinq parties. Je ne voulais pas terminer de cette façon. Cette saison, j’ai dû faire entre 15 et 20 parties. J’en ai beaucoup profité.

«Je vais m’ennuyer. J’ai toujours dit que je voulais arrêter à 45 ans et c’est ce que j’ai fait. Je suis serein avec ma décision. Je devrais désormais m’habituer à parler de mon travail d’arbitre au passé.»

Le 1er novembre dernier, Theodorakis a été parmi les premiers membres intronisés au Panthéon du soccer de la région de Québec.

 

Du Québec à l’Angleterre

Le rôle d’officiel a permis à Nick Theodorakis de vivre des expériences enrichissantes.
En plus d’être d’office pour quelques matchs de l’Impact, à l’époque de la A-League, Theodorakis s’est rendu jusqu’en Angleterre.

«Grâce à l’arbitrage, j’ai fait le tour du Canada et j’ai visité les quatre coins du Québec. Ça m’a même mené en Angleterre pendant huit étés consécutifs pour un tournoi à Manchester. J’ai été privilégié.»

À Manchester, il a oeuvré pendant un match U-17 opposant la Norvège à une équipe africaine. À la mi-temps, les Norvégiens menaient par 7-1.

«Les joueurs de l’Afrique ne voulaient plus revenir pour la deuxième demie et l’entraîneur de la Norvège me dit ‘que fait-on? Il n’y a aucune compétition?’ Finalement, j’avais échangé cinq joueurs de chaque côté. Une fois la timidité vaincue, ce fut un très beau moment. J’étais très ému et les organisateurs m’ont félicité pour mon initiative.»

Carton jaune
Un moment plus humoristique est survenu lorsqu’il a donné un carton jaune à Helder Duarte, le pilote du Rouge et Or féminin. «Avant le début d’un match, il m’a lancé, en riant, que je n’étais pas assez courageux de lui donner un carton jaune. Il insistait vraiment. Il avait même saisi le carton jaune, dans ma poche, et me l’avait montré devant tout le monde. À la réunion d’avant-match des capitaines, j’ai dit à Lisa Nolet, de Laval, de dire à Helder qu’il avait officiellement écopé un carton jaune. Les gens de l’ARSQ l’avaient su et, le lendemain matin, un carton jaune géant avec la mention «félicitations» s’était retrouvé dans son bureau.»

 

De père en fils

Si Nick Theodorakis s’est retiré de l’arbitrage, sa relève semble assurée.

Ses fils Antoine et Charles aimeraient bien suivre les traces de leur paternel.

«Mon aîné, Antoine, a commencé à arbitrer et nous avons même fait un match ensemble. Quelques instants avant la rencontre, il ne le savait pas. Il était arbitre assistant et je lui ai fait la surprise en arrivant après lui.

«Quant à Charles, mon plus jeune, il montre aussi un intérêt, mais il n’a pas encore suivi son cours. Nous avons toutefois fait un match hors-concours ensemble. Il avait appelé un hors-jeu inimaginable, mais comme tous bons arbitres, je l’ai appuyé dans sa décision. Les entraîneurs ont trouvé la situation assez comique. Ils savaient que c’était mon fils.»

Aucun regret

En survolant sa carrière, Theodorakis assure n’éprouver aucun regret.

«Quand j’ai commencé à gravir les échelons, mon objectif était d’atteindre le niveau national. Si je m’étais rendu à la FIFA, au niveau international, ç’aurait été un bonus. En bout de ligne, je suis passé près.

«Le Canada compte beaucoup d’officiels de niveau international. J’aurais bien entendu aimé accéder à la FIFA. Cependant, quand tu te regardes dans le miroir, que tu arbores un écusson de la FIFA ou de la fédération canadienne, la seule chose que tu vois, c’est toi.»

 

source: Simon Cliche | JdeQ | article

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