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3 May 2024
Wambach : « Nous serons au top pour cette finale »

Wambach : « Nous serons au top pour cette finale »

Juil 4, 2015
match de quart de finale Allemagne v USA
match de quart de finale Allemagne v USA

 

Elle avait quitté le stade de Francfort lentement, perdue dans ses pensées. « Je reviendrai pour faire mieux », se répétait-elle. Un Ballon d’Argent adidas, un Soulier de Bronze adidas et une médaille d’argent de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA™ ne lui suffisaient pas.

Abby Wambach a dû batailler pour tenir cette promesse faite à elle-même et à ses supporters à Allemagne 2011. Quatre ans après, le destin lui donne l’occasion rêvée : la revanche contre son bourreau.

Elle sait déjà à quoi ressemble un succès sur le Japon. Elle y a par exemple goûté lors de la finale du Tournoi Olympique de Football Féminin, Londres 2012. A 35 ans, Wambach veut rééditer cette performance pour soulever le trophée le plus prestigieux de sa carrière, le seul qui manque à son palmarès et celui qui compte le plus pour elle.

Passionnée et débordante d’énergie, la deuxième capitaine des Etats-Unis, derrière la joueuse d’expérience Christie Rampone, revient avec FIFA.com sur les éléments-clés qui ont mené son équipe à la finale et sur sa foi inébranlable en la victoire.

Abby, les Etats-Unis vont tenter de décrocher le titre contre le Japon. Est-ce la finale rêvée ?
Ça sera un match très intéressant. Si je suis honnête, je dois dire que ça va être génial de jouer contre le Japon. C’est une super équipe qui pratique un jeu spectaculaire et qui a inscrit des buts impressionnants pendant ce tournoi. Bien sûr, le match a une saveur particulière quand on regarde en arrière, en 2012 et 2011. Après les deux dernières grandes finales, nous allons une nouvelle fois nous disputer le titre de championnes du monde. Je veux rendre mon pays, mes amis, ma famille et mes coéquipières fiers. Cette Coupe du Monde nous aura montré jusqu’ici que la victoire s’obtient avec un groupe uni, ce que nous sommes.

En quoi cette équipe est-elle différente de celle d’Allemagne 2011 ou de Londres 2012 ?
Nous avons beaucoup plus confiance les unes en les autres. Chacune joue un rôle particulier dans cette équipe pour gagner à chaque rencontre. Je ne pourrais pas être plus fière de mes camarades. Pas seulement des titulaires, mais aussi des autres qui n’ont joué que quelques minutes mais qui se préparent à fond et ne perdent jamais leur motivation. Certaines ont déjà beaucoup joué, mais il faut de la fraîcheur pour entrer dans l’arène. D’autres sont prêtes à apporter cette vivacité, pour changer le cours du jeu. Nous en avons eu le parfait exemple en demi-finale quand Kelley O’Hara est entrée sur le terrain et a inscrit son premier but international avec les Etats-Unis. En demi-finale de la Coupe du Monde ! Difficile de faire mieux. Cette soirée a été magique.

Comment avez-vous vécu ce succès face à l’Allemagne à Montréal ?
Ça a été un grand match. Nous avons beaucoup de respect pour l’Allemagne. Chaque joueuse a un énorme talent. Nous savions que nous allions nous livrer à une formidable bataille, que ça serait épique et ça l’a été : des penalties, des remplaçantes qui ont fait la différence, du sang, de la sueur, des larmes, de l’émotion… Il y avait aussi des joueuses qui avaient l’impression de décevoir l’équipe, mais les autres étaient là pour les encourager à aller de l’avant. Ce match a été un conte de fées épique pour notre sélection, mais aussi une leçon pour nous montrer que nous devons rester unies. Si nous continuons comme ça, nous pouvons gagner n’importe quelle partie.

Médaille de bronze aux Etats-Unis en 2003 et en RP Chine en 2007, l’argent en Allemagne. Le moment est-il arrivé de porter de l’or ?
Ça sera un rendez-vous particulier, pas pour moi, mais parce que toute l’équipe a mérité cette place en finale. Toutes unies. C’est comme ça que nous en sommes arrivées là et c’est ce que nous voulons continuer à montrer pour le reste du tournoi. Nous étions très proches de réussir la dernière fois, j’espère donc que nous serons capables de trouver ce qui nous a fait défaut lors des Coupes du Monde précédentes. Nous serons au top pour cette finale.

Vous avez été remplaçante sur plusieurs matches. Rêvez-vous d’être titulaire et de marquer pour atteindre la tête du classement historique des meilleures buteuses ?
Mon seul objectif est de gagner. Peu importe la manière, peu importe le rôle que je jouerai. Je me fiche de qui va marquer, moi, Carli, Kelley O’Hara ou même Hope Solo. Franchement, ça m’est égal. Tout ce que je veux, c’est que mon équipe inscrive un but de plus que son adversaire. C’est tout ce qui compte. Les records individuels ne m’intéressent pas. Je veux la Coupe du Monde. On peut avoir tous les trophées de tous les championnats qui existent, mais aucun n’a autant de valeur que celui de la Coupe du Monde.

Beaucoup de vos coéquipières ont déclaré vouloir remporter ce tournoi pour vous, pour tout ce que vous avez donné à la sélection. Cela vous touche-t-il ?
Encore une fois, il ne s’agit pas de moi. Mais je suis fière de cet état d’esprit d’équipe unie, des remplaçantes qui l’ont renforcée et ont su faire la différence. Je suis fière de toutes celles qui jouent toutes les minutes et récupèrent ensuite pour être en pleine forme pour le match suivant. Je suis fière du staff technique qui doit prendre des décisions très difficiles à des moments cruciaux : qui tire le penalty, quelle joueuse sortir, comment se passe la rencontre et comment faire pour que l’équipe soit en position de mettre le ballon au fond. Le jeu devient tellement tactique que les décisions prises par l’entraîneur peuvent se révéler déterminantes.

Le style de jeu a beaucoup changé depuis la première Coupe du Monde que vous avez disputée en 2003…
C’est incroyable de voir à quel point ce sport a évolué au fur et à mesure de ma carrière. Toutes ces années, j’étais à la place de Carli Lloyd, en inscrivant les buts décisifs pour mon équipe. Mais c’est aussi très intéressant d’être dans ma position actuelle, de verrouiller les matches, de mériter la confiance de mon entraîneur pour soutenir l’équipe et la diriger, de pousser pour trouver le chemin des filets à la fin si nécessaire. Si nous parvenons à l’emporter, ça sera une victoire de toute l’équipe. Mais nous devons encore gagner un match de plus pour devenir championnes du monde.

 

source: FIFA.com | Photo: Benoit Champagne/SportData